Le temps était couvert aujourd'hui à Sochi, temps que nous pourrions qualifier d'idéal pour jouer aux échecs ! La deuxième ronde de ce deuxième Grand Prix nous a offert de belles batailles. Aronian, Cheparinov et Kamsky ont gagné respectivement contre Navara, Svidler et Ivanchuk, et rejoignent ainsi les leaders Grischuk et Radjabov.
La photo sur la droite a été prise vers 15h05. Beaucoup de joueurs étaient soit encore en train de se préparer, soit essayaient d'éviter les photographes, ou tout simplement les deux. Dans tous les cas, c'était étrange ... mais fort heureusement, tout le monde est finalement venu pour nous offrir une excellent ronde !
Kamsky-Ivanchuk ont vraiment livré une bataille remarquable. Les joueurs ont opté pour la Sicilienne Sveshnikov et le 18...Rb7 d'Ivanchuk était une tentative d'amélioration du jeu des Noirs de la Galkin-Filippov, Elista 1996. Cependant, le coup d'après 19...Ne7?! s'avéra sans succès. L'échange du Cavalier a permis aux Blancs d'attaquer le Pion faible en d6.
Un autre échange qui eut lieu au 23ème coup seulement a rendu les choses encore plus difficiles pour les Noirs. Puis Vassily dut se séparer d'un Pion (25...Qf8!?) et chercher des solutions pour garder des chances pour la finale. Il s'est relativement bien défendu pendant un moment mais a finalement succombé sous la pression. Sa dernière chance aurait été le 44...Kc7! au lieu de 44...Kc5?. Après cela, les Blancs ne pouvaient plus être stoppés et il créa rapidement le Zugzwang gagnant avec 47.Bc8!. Sur 47...Kc5 s'ensuit 48.Be6, attaque et défense combinée, et si le Fou opte pour b1, avec 48.c5+! les Blancs seront les premiers pour la promotion.
Kamsky n'a rien fait de spécial dans cette partie. Tous ses coups étaient simples et logiques. Gata a simplement montré sont extrême habileté - il n'y a pas beaucoup de personnes qui peuvent battre un génie dans un tel style.
Karjakin-Wang Yue ont une fois de plus confirmé que la forteresse Noire dans la variante Berlinoise de la Ruy Lopez est aussi forte que jamais. L'avantage des Blancs semble important, mais le développement est une tâche bien plus dure.
Il y a juste quelques mois, lors du premier tournoi du Grand Prix, Karjakin et Wang Yue ont joué l'un contre l'autre avec les mêmes couleurs, et c'était les Noirs qui avaient gagné la finale après quelques coups imprécis de Karjakin. 13.Rd1 était nouveau par rapport à cette partie, et le 14...Be6 de Wang Yue était nouveau à la théorie (la pratique voyait 14...Bd7 et 14...h5).
Les Noirs ont construit la ligne de défense habituelle sur les cases blanches et commencé à attendre les actions de l'adversaire. La décision de Karjakin d'échanger en e6 n'a probablement pas été prise au bon moment ; peut-être que les Blancs auraient dû jouer 22.b3!. Dans la suite de la partie, la bonne manœuvre de Wang Yue (24...Rh7!, 26...Ba3! et 27...Rd7!) lui a permis d'égaliser complètement.
Dans la partie Aronian-Navara, une variante Chebanenko de la Défense Slave, les Blancs ont joué un vieux coup suggéré par Uhlmann - 10.Ne5, qui est en fait considéré comme étant la nouvelle mode pour les Blancs dans cette ligne. Les statistiques sont terribles pour les Noirs, et Navara n'a fait que de les rendre encore plus terribles !
Son bon 17...b6 fut une tentative pour améliorer le jeu des Noirs de la Vorobiov-Pokazanjev, Sochi 2006 (qui vit 17...e5 18.e4!), cependant, il n'a obtenu que des faiblesses du Pion, alors que les Blancs maintenaient toute la pression (Shipov). Aronian n'était cependant pas trop sûr : « J'avais vu 10.Ne5 il y a longtemps et je m'en souvenais comme étant bon pour les Blancs, mais maintenant je pense que les Noirs sont proches de l'égalité. Il a des contre-jeu partout - 22...Qe7 fut spécialement fort ».
Le moment critique de la partie fut le 23ème coup des Noirs. Il aurait probablement dû préserver la pression avec 23...a5! pour atteindre deux buts : se débarrasser d'un pion faible et initier une contre-attaque sur le flanc roi. Sur les deux 24.Nb3 et 24.Na4 les Noirs peuvent jouer 24...Qc7! avec l'idée d'envoyer la Dame en h2.
La décision de Navara de transférer vers la finale avec 23...Bxc5? n'était pas juste, et il appela 26...Rab8 « un coup terrible ». Puis, la paire de Fous Blancs a prouvé ses forces en jouant sur les deux flancs, et Aronian convertit d'une manière confiante son avantage sans donner de chance à son adversaire.
Cheparinov a surpris son adversaire Svidler en jouant la Défense Berlinoise, qu'il n'avait plus joué depuis trois ans. « Les Blancs étaient légèrement mieux après l'ouverture mais il a probablement manqué la manoeuvre du Cavalier Ng6-e7-d5, après laquelle les Noirs étaient bien ». Par la suite, Cheparinov considéra 18.Nh2 mieux que 18.g4. « Mais je ne suis pas sûr d'où vient l'erreur décisive. Peut-être que 30.Nxg5 était meilleur ».
Shipov confirme qu'il y a eu une seule gaffe. Les joueurs ont habilement manœuvré dans la Variante Berlinoise de la Ruy Lopez. Ivan a montré une belle nouveauté 15...b6 (15...Be7 avait été joué auparavant) et fit un bon regroupement avec 18...Ne7!, 19...g5!, qui lui permit de développer le flanc droit et créer de la tension autour du pion en e5.
Il semble que Svidler n'ait pas complètement réalisé le danger. A la place de l'agressif 21.Nd2 il aurait dû consolider sa position en amenant le Roi en g3. Plus tard, lorsqu'il réalisa que le Pion en e5 était prêt à tomber, il entreprit l'excellent 25.h4!, connecta ses pions, et puis... Et puis il y eut une gaffe. Au lieu de 29.g5?, les Blancs auraient dû jouer 29.Nd2!, défendant la Tour (en comparaison de 29.Kg2? Bxe5! 30.fxe5 h3+!) et créant une voie pour le Roi. Dans ce cas, la position aurait été approximativement la même.
Après 29.g5? hxg5 il s'avéra que le planifié 30.Nxg5 manqua 30...Bxe5! 31.fxe5 Rg8!. Svidler abandonna un Pion d'une autre manière, mais les dés étaient jetés. Cheparinov manipula habilement ses pièces mineures dans la finale, évitant tous les pièges, pour finalement gagner la partie d'une manière confiante. Cheparinov surprised his opponent Svidler by playing the Berlin Defence, which he had done for the last time three years
Al-Modiahki-Grischuk fut une Française Winawer dans laquelle les Blancs sacrifièrent un Pion pour l'initiative. 11.Nc3 fut nouveau et après les Blancs créèrent une pression signifiante sur le flanc roi. Alexander se défendit très attentivement, attendant le roque aussi longtemps que possible. Il réussit à créer un solide blocus sur les cases blanches (13...h5!, 16...Nf5, 20...Be6) et prétendit même attaquer sur le flanc dame. Les Blancs devaient réagir par 22.a4!, ce qui ouvrit le jeu. Seulement après que le Roi Noir ait quitté le centre, et malgré le fait que les Blancs récupérèrent un Pion, il n'avait plus d'avantage. Les deux joueurs ont bien joué, il n'y a pas d'améliorations évidentes de leur jeu, la nulle est donc un résultat juste.
A l'issue de la partie, une analyse amusante sur le tableau de démonstration a été entreprise dans la salle de presse, avec Bologan pour la plupart des « initiatives ». Il mentionna premièrement l'amélioration 11.Bxc3 au lieu de 11.Nc3, parce que le Cavalier retournait de toute manière en e2. Cependant, les Noirs peuvent ensuite éviter le coup a7-a6. Selon Bologan, 19.Qf2 pour garder l'option Bd2-b4-d6. Grischuk essaya là 19...Qe7 mais après 20.g3 Be6 21.Rfb1 les Blancs obtiennent une bonne compensation.
Etait-ce dû à la règle de Sofia, ou à l'esprit combatif des joueurs ? Dans tous les cas, Gashimov et Gelfand ont dû jouer encore et encore dans une position où Grischuk et Kramnik s'étaient mis d'accord pour annuler (après 13.Qxg5) lors des Championnats du Monde de Mexico l'an passé. Gashimov opta pour une ligne relativement rare, avec 6.Nc3. Menaçant d'amener son Pion en f5, les Blancs forcèrent l'adversaire à fermer le jeu et afaiblir sa position par f7-f5. Un plan clair et direct de 16.Qg6 suivi de g2-g4 paraissait prometteur, mais Vugar préféra améliorer sa position graduellement. Il prétendit attaquer sur le flanc roi, mais aussitôt que son adversaire joua с6-с5, les Blancs changèrent pour attquer le pion en 5 - 18.Rfd1!.
Boris sentant le danger, se rendit compte que jouer dans le centre était sans espoir pour lui et envoya sa Dame dans le camp ennemi - 20...Qa4!. Les Blancs furent forcés d'accélérer, et les complications qui s'ensuivirent menèrent à une fin égale pour le partage du point.
Jakovenko-Radjabov firent une partie compliquée, dans laquelle le Grand-Maître Azéri prouva une fois de plus son habileté dans la Défense Est-Indienne. Il géra l'ouverture sans prétention, optant pour une ligne 10...h6, pour terminer dans une position inférieure, pour ensuite lentement dominer le jeu de son adversaire de taille ! Le Russe a apparemment surestimé sa position et sous-estimé le contre-jeu des Noirs. Radjabov : « J'ai analysé beaucoup de suites pour les Blancs et je pense que le milieu de jeu était presque égal. Mais plus tard, après le bon coup 26... Re7, les Noirs étaient meilleurs ».
Au cours de la partie, les joueurs se sont tendu des pièges. Les Blancs auraient pu gagner une pièce dans l'ouverture 16.g4? Nd4 17.gxh5 mais seulement pour se faire mater après 17...Nf3+ 18.Kg2 Bh3+!. Il est impossible de résumer tous les pièges tendus, alors retournons à la partie.
Au 22ème coup les Blancs auraient dû continuer d'avancer sur le flanc dame avec 22.a5!, dans l'idée de 22...Nd4 par 23.cxd6 cxd6 24.Nd2! avec un petit avantage qui dure. Jakovenko échangea en d4, donnant à son adversaire un dangereux Pion passé, et attaqua le Pion en b7 (26.Qb5?!), oubliant les ressources tactiques des Noirs. Au 27.Qxb7 Teimour avait planifié 27...d3! 28.Re3 Bd4!, les Blancs devant s'abstenir de prendre le Pion.
Réalisant que le Pion ne pouvait être gagné, Jakovenko se mit en défense. Cela aurait pu finir mal pour le Russe si Radjabov avait joué 36...Qf6 (« probablement gagnant » a-t-il indiqué après le jeu) ou 36...Qe2. Cependant, il décida de troquer les Tours au lieu des Dames, et les fortes pièces des Blancs entrèrent dans le camp ennemi pour y développer une activité soutenue (39.Qe8+!). A la recherche de la victoire Radjabov dut échanger les Dames et abandonner son Pion le plus fort, mais la position s'est malgré tout égalisée. La partie fut nulle - un bon résultat pour Jakovenko.
Le temps était couvert aujourd'hui à Sochi, temps que nous pourrions qualifier d'idéal pour jouer aux échecs ! La deuxième ronde de ce deuxième Grand Prix nous a offert de belles batailles. Aronian, Cheparinov et Kamsky ont gagné respectivement contre Navara, Svidler et Ivanchuk, et rejoignent ainsi les leaders Grischuk et Radjabov.
et logiques. Gata a simplement montré sont extrême habileté - il n'y a pas beaucoup de personnes qui peuvent battre un génie dans un tel style.
Dans la partie Aronian-Navara, une variante Chebanenko de la Défense Slave, les Blancs ont joué un vieux coup suggéré par Uhlmann - 10.Ne5, qui est en fait considéré comme étant la nouvelle mode pour les Blancs dans cette ligne. Les statistiques sont terribles pour les Noirs, et Navara n'a fait que de les rendre encore plus terribles !
Cheparinov a surpris son adversaire Svidler en jouant la Défense Berlinoise, qu'il n'avait plus joué depuis trois ans. « Les Blancs étaient légèrement mieux après l'ouverture mais il a probablement manqué la manoeuvre du Cavalier Ng6-e7-d5, après laquelle les Noirs étaient bien ». Par la suite, Cheparinov considéra 18.Nh2 mieux que 18.g4. « Mais je ne suis pas sûr d'où vient l'erreur décisive. Peut-être que 30.Nxg5 était meilleur ».
Al-Modiahki-Grischuk fut une Française Winawer dans laquelle les Blancs sacrifièrent un Pion pour l'initiative. 11.Nc3 fut nouveau et après les Blancs créèrent une pression signifiante sur le flanc roi. Alexander se défendit très attentivement, attendant le roque aussi longtemps que possible. Il réussit à créer un solide blocus sur les cases blanches (13...h5!, 16...Nf5, 20...Be6) et prétendit même attaquer sur le flanc dame. Les Blancs devaient réagir par 22.a4!, ce qui ouvrit le jeu. Seulement après que le Roi Noir ait quitté le centre, et malgré le fait que les Blancs récupérèrent un Pion, il n'avait plus d'avantage. Les deux joueurs ont bien joué, il n'y a pas d'améliorations évidentes de leur jeu, la nulle est donc un résultat juste.
Etait-ce dû à la règle de Sofia, ou à l'esprit combatif des joueurs ? Dans tous les cas, Gashimov et Gelfand ont dû jouer encore et encore dans une position où Grischuk et Kramnik s'étaient mis d'accord pour annuler (après 13.Qxg5) lors des Championnats du Monde de Mexico l'an passé. Gashimov opta pour une ligne relativement rare, avec 6.Nc3. Menaçant d'amener son Pion en f5, les Blancs forcèrent l'adversaire à fermer le jeu et afaiblir sa position par f7-f5. Un plan clair et direct de 16.Qg6 suivi de g2-g4 paraissait prometteur, mais Vugar préféra améliorer sa position graduellement. Il prétendit attaquer sur le flanc roi, mais aussitôt que son adversaire joua с6-с5, les Blancs changèrent pour attquer le pion en 5 - 18.Rfd1!. 